Je te réponds

Publié le 4 décembre 2016 par Karische

Chère Caro,

C'est toi qui te réponds. En préambule, et pour te rassurer, parce que cela a l'air de t'inquiéter, tu vas t'amuser. On n'arrête pas de s'amuser lorsqu'on grandit. Enfin, toi, non. Après un petit temps d'adaptation, car il faut bien s'habituer à être grand, tu vas y retourner. Aux déguisements, aux défilés. Il faudra quelques années.

L'insatiable envie de jouer ne faiblira pas, les Barbies seront remplacées par le crochet, les aiguilles, la cuisinière électrique, la machine à coudre. Tu auras une maison et une dînette géante en guise de cuisine. Ta maison ressemblera à une maison de poupées. Ton mari te regardera jouer et je pense que ça le fera bien rigoler. En coulisses, une mini-toi que vous aurez fabriquée jouera elle aussi beaucoup, et tu auras à cœur de lui expliquer, qu'on ne cesse jamais de jouer. Tu voudras lui dire, lui dire si fort, qu'il faut rire, pleurer, mais toujours à fond, ne pas avoir peur des tréfonds, qu'on peut toujours revenir...

Alors joue, joue, continue, et ne t'en fais pas trop. Laisse couler les jours, sur toi, sur eux, sur vous, laisse la vie couler sur toi, laisse-la arriver, laisse-toi vieillir, ne prend pas trop les choses à cœur, elles sont légères....Si c'est trop lourd, trop sourd, viens donc t'abriter sur mon épaule.

En ce moment, je pense beaucoup à toi. Tu as l'âge de ma fille, ça doit être pour cela. Elle me fait tant penser à toi. Elle est elle, aussi bien-sûr. Et je me grise de me rappeler de tout ce que je faisais à l'époque et que je fais encore aujourd'hui...Je n'ai pas changé. C'est le plus cadeau que je pouvais me faire. Et c'est le plus cadeau que je te fais ma fille. Ne change pas, Garde-toi. Ne t'oublie pas.

Pour bien jouer, il faut avant tout dessiner.

Il faut aussi bien rêver. Ces tissus ont été trouvés à Emmaus. Je les ai bien aimés comme il faut avant de les coudre.

Puis je les ai assemblés. Tunique d'après le fameux patron de blouse que j'aime tant.

Le corps de la tunique est cousu à partir d'un taie d'oreiller et les manches à partir d'un morceau de boubou africain.

Je joue à la dînette. Je fais des souplettes au jus de vers, avec des baves d'oiseaux.

Pour bien jouer, il faut se balader. Bien rêver, se laisser porter. Croire aux fées.

On peut se coudre des habits chauds, avec des couvertures. Ici c'est un pull cousu à partir d'une couverture polaire.

Quand on a un atelier, on peut s'étaler... et faire un peu n'importe quoi. C'est bon pour la santé.

Tunique de folle pour tous les jours. Habit du vent qui ne laisse pas indifférent. Joie de vivre habile.

Pour rester ludique, il faut des couleurs qui piquent!

Un tee-shirt à manches longues en jersey suivant le même patron que celui cousu cet été. Tissu offert par ma maman.

Bien se balader, s'ouvrir à toutes les beautés, voie des cœurs partout dans les fleurs.

Je n'oublie pas les petitous qui veulent eux aussi jouer. Leggings pour ma nièce:)

Tenue de lutin pour fureter en sous-bois.

Variation sur tunique à pois. Assortie à la cuisine de poupée.

Certains jours plus sombres sont eux aussi source de joie. Il y a toujours de quoi.

Mon petit Pierrot, mon Arlequin de fille a désormais sa tunique de marionnette.

C'est qu'on aime le Balagan dans la famille....

J'aime aussi les fous de vivre, de manger, les curieux, les excentriques. Gérard Depardieu m'accompagne dans ses périgrinations culinaires et comme j'aime ça!